La sodomie fait fantasmer les hommes, mais aussi les femmes. Comment expliquer cette excitation ? Milène Leroy nous répond…

LA SODOMIE : UNE PRATIQUE EN QUESTIONS

Même si environ 40% des couples hétérosexuels ont testé la pratique anale, elle reste un tabou sexuel. Elle n’est pas considérée comme une pratique “classique” et est globalement vécue de manière occasionnelle (contrairement aux gays pour qui elle représente 60% de leurs pratiques régulières).

Elle est certes minoritaire mais intrigue : comment faire pour lui demander ? Pour ne pas avoir mal ? Quelles sont les techniques à maîtriser pour gérer cette pratique sexuelle ?… Nombre de questions fourmillent vis-à-vis des étapes nécessaires avant la pénétration (lavement, introduction de la langue, d’un ou de plusieurs doigts, d’un sextoy ?), de multiples interrogations sur les craintes (odeurs, matières fécales, douleurs), ou encore le regard de l’autre (me trouve t-il trop “coincée” si je refuse ?, Quelles sont les conséquences physiologiques possibles ? Ne vont-elles pas me rendre moins glamour ?…)

L’ANUS : UNE ZONE SENSIBLE

L’anus est richement vascularisé et innervé, ce qui en fait une zone érogène importante. L’anus s’apprivoise à l’aide de caresses avec la langue, les doigts, les sextoys… et demande une réelle communication sur ce qui offre le plus de détente et de plaisir à la complice. Le lubrifiant est d’ailleurs recommandé afin de ne pas blesser les muqueuses anales même si l’excitation chez l’un, l’autre ou les deux partenaires peut venir de la sensation plus serrée de la pénétration anale. A ce sujet, la sodomie n’a pas de répercussion négative sur le sphincter ou la continence si elle n’est pas traumatique et surtout consentie.

L’envie et l’excitation sont essentielles à son bon déroulement car l’association plaisir-excréments demande un dépassement de soi, un véritable lâcher-prise.

A noter : l’introduction de corps étrangers présentent plus de risques de lésions.

UN FANTASME STIMULANT, UN PLAISIR DIFFÉRENT

De nombreux facteurs expliquent cette envie sexuelle spécifique. Autant de raisons qui enrichissent un imaginaire et font de cette pratique un fantasme fort chez les hommes (et les femmes) :

  • La réticence féminine oblige l’homme à une exploration lente, douce et lui permet d’explorer le corps de sa partenaire au-delà des rituels pré-établis.
  • Si elle accepte la sodomie, la sensation de don total, d’abandon à l’homme est motivante.
  • L’archétype de la relation dominant/soumise peut être un élément déclencheur.
  • Le partage dans le dépassement des limites et/ou des éventuelles douleurs donne à cet acte sexuel encore plus de saveurs.
  • L’homme peut voir une preuve d’amour dans ce désir mutuel. Cet élan inhabituel impose une confiance au sein du couple.
  • L’homme est valorisé par la conquête quand il ressent que sa partenaire à un désir voire une jouissance via cette pratique plus complexe à vivre psychiquement et corporellement.
  • L’interdit, la transgression sont les symboles même de la luxure. Tester la sodomie, c’est abolir toute résistance.
  • La curiosité quant aux ressentis mutuels lors de la pratique anale favorise l’ébullition érotique.
  • L’exploration sulfureuse avec l’idée d’accéder à de multiples positions est source d’excitation. Par exemple, la levrette souvent très appréciée des hommes, met en valeur les fesses et les hanches de la femme. Le visuel est hyper-présent et cela reste un code d’attraction sexuelle fondamental chez l’homme.
  • Au niveau corporel, la verge est plus étroitement enserrée dans l’anus que dans le vagin. Sensation que peuvent rechercher particulièrement certains hommes.
  • Les positions allongés (que ce soit sur le ventre ou sur le côté) permettent d’autant plus de sensations agréables à travers les variations et les contacts physiques possibles. Le face à face (assis ou allongé) à l’avantage de sublimer l’acte par un échange plus tendre.