Qu’est-ce que la simulation du plaisir sexuel ? Article signé Milène Leroy.

LA SIMULATION SEXUEL : DÉFINITION

Le verbe simuler est majoritairement compris comme le fait de feindre, de tromper autrui. Définition littéralement vraie. Mais avez-vous déjà pensé aux conséquences réelles et surtout positives que la simulation pourrait entrainer dans votre intimité ?

LE SENS CACHÉ

Simuler ne veut pas obligatoirement dire que l’un ou l’autre ne jouit pas, qu’il cache une dysfonction orgasmique ou encore… que le désir n’est pas présent ou… que l’unique souhait est d’en finir au plus vite pour pouvoir, enfin, dormir ! Il est possible d’imaginer que cette exacerbation soit une manière d’encourager son/sa partenaire (oui les hommes simulent aussi !) mais aussi de se motiver personnellement dans cet élan sexuel (que ce soit lors de la masturbation ou des rapports sexuels).

LES FONCTIONS JUGÉES NÉGATIVES DE LA SIMULATION

Il est vrai qu’un certain nombre d’entre vous utilisez la simulation quand vous êtes fatigué(e), lasse ou parce que votre partenaire attend de votre part des gémissements ensorcelants ! C’est d’ailleurs un besoin plus fréquent chez les hommes qui se satisfont de la décharge orgasmique de leur femme. Ils font rapidement ce (faux) raccourci : « elle jouit, je suis trop fort ! ».

La difficulté à « lâcher prise » lors des rapports sexuels peut aussi vous engager sur ce terrain des meilleurs amadoueurs : en effet, par peur de montrer qu’elles ne peuvent, ne veulent, ne savent pas ressentir le plaisir et ainsi accéder à la jouissance, certaines personnes préfèrent en finir au plus vite avec ce qu’elles nomment « l’obligation hebdomadaire ». Elles peuvent éviter les préludes nécessaires à la montée de l’excitation à cause de complexes, d’un manque d’envie, d’une approche trop ritualisée dans les gestes, les mots, les baisers, les jours voire les horaires ou encore parce que leur partenaire méconnaît leur fonctionnement orgasmique…

Mais en simulant, elles bloquent toute communication à ce sujet, perdant, de ce fait, l’essence mêmes des diffusions et partages sensuels nécessaires au plaisir sexuel. Elles vivent alors dans l’illusion d’un épanouissement érotique de couple.

LES FONCTIONS POSITIVES DE LA SIMULATION

La simulation du plaisir sexuel n’existe pas uniquement sur un pan négatif. Au contraire, elle peut être un véritable bénéfice pour soi et le couple. Si vous ne focalisez pas sur un « devoir » de gémir mais bien sur le bonus que cela peut apporter, la véritable jouissance peut être au rendez-vous.

Simuler n’est pas obligatoirement une façon de leurrer son/sa partenaire sur ses sensations. Accentuer les cris peut être un jeu érotique entraînant votre propre excitation et/ou celle de votre partenaire.

La simulation du plaisir est donc un moyen de s’exciter seul(e) pour ainsi le/la rejoindre à un degré de désir plus intense.

Tester un terrain plus expressif, c’est se laisser aller sans réfléchir, c’est jouer avec les sons, tout en laissant son corps suivre ses rythmes. Roucouler permet d’explorer ses ressentis, de s’éveiller à une excitabilité de plus en plus forte. L’intérêt est que tous les sens s’affolent par la suite. Ainsi, vous vous donnez confiance mutuellement.

POURQUOI NE PAS EXPÉRIMENTER LA SIMULATION ?

Essayez en douceur. La brutalité du changement peut être trop perturbante pour un couple qui fonctionne avec des habitudes de discrétion voire de silence lors des rapports sexuels. Soyez patients car les rituels sont rassurants, il n’est donc pas évident de les modifier. Variez vos démonstrations d’excitations afin d’abandonner, à terme, la simulation qui peut vous sembler encore trop technique ou fausse. Il/elle pourra ainsi être surpris(e) et/ou ému(e) par ces nouveaux émois.

Il ne faut pas oublier que certaines personnes vivent le plaisir de manière plus intérieure, restez vous-même ! Il ne faut pas penser, à coup sûr, que cette absence d’explosion orale est obligatoirement un manque de plaisir. A vous d’exprimer différemment (par des caresses, des baisers plus profonds, des regards plus explicites…) votre plaisir si l’oralité ne convient pas à votre personnalité.