Certaines personnes peuvent se mettre à pleurer après l’orgasme. La sexologue Milène Leroy nous aide à comprendre ce phénomène.


Après l’orgasme, diverses émotions peuvent faire leur apparition. Alors que certains s’endorment, analysent leurs performances, se câlinent, ressentent une gêne ou rient, d’autres se sentent tristes ou éclatent en sanglots de manière incontrôlée.

PETIT RAPPEL : L’ORGASME !

L’orgasme est le pic de l’excitation sexuelle génitale et émotionnelle. Les sensations de plaisir sont à la fois présentes dans le bassin, point de départ de la jouissance mais aussi dans tout le reste du corps qui, grâce à l’abandon, connaît la diffusion de multiples vibrations. Il dure quelques secondes et est suivi d’un bien-être physique et psychique.

Chez l’homme :

L’orgasme se manifeste généralement par des rougeurs, une dilatation des pupilles, une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, ainsi qu’une contraction intense du périnée. La majorité des hommes éjaculent au même moment.

Chez la femme :

L’orgasme se manifeste par des signes semblables à ceux de l’homme mais la particularité peut être visualisée ou ressentie au niveau des mamelons qui se hérissent, des petites lèvres et du clitoris qui se gorgent de sang, des parois du vagin qui se gonflent, lubrifient et se gorgent également de sang.

L’ÉTONNANTE PÉRIODE DE DÉLASSEMENT

Chaque femme et homme vit, voit, perçoit certains (ou tous) de ces effets. Cela est variable d’une personne à l’autre mais aussi d’une relation à l’autre. Ces signes n’ont d’ailleurs pas forcément d’impact direct sur l’atteinte et l’intensité de l’orgasme.

Le stimulus principal venant de la pénétration ou du clitoris, il y a d’autant plus de diversités dans les expériences sensorielles. Quoi qu’il en soit, la jouissance remue physiquement mais aussi émotionnellement et cette association peut offrir un melting-pot de surprises inattendues.

Sur le plan corporel, on retrouve un relâchement de la tension physique : par exemple une hypotonie, des tremblements des membres. Chez l’homme, cette phase est physiologique et lui permet de récupérer avant de retrouver une autre érection. Chez la femme, -même si elle peut ressentir le besoin de se reposer après l’orgasme-, cette pause est physiologiquement inexistante puisqu’elle est multi-orgasmique.

Chez environ 5% des femmes, le “sex blues”, ce sentiment de tristesse ou de mélancolie après un coït est automatique. D’autres éprouvent de la colère, de l’agressivité ou encore une irritabilité. Constats difficilement explicables pour ces femmes qui estiment, par ailleurs, trouver un épanouissement sexuel de manière régulière. Cette dysphorie semble être en contradiction totale avec le ressenti tant évoqué après l’orgasme puisque les hormones libérées (endorphines) jouent un rôle d’apaisement.

Des chercheurs estiment que cela serait dû au fait que le corps et l’esprit cherchent à retrouver un équilibre émotionnel, une forme de sérénité. Le trop plein serait donc évacué de manière libératoire, ce qui explique une fébrilité visible chez certaines personnes.

Avant le point culminant de l’excitation sexuelle, le corps est souvent tendu, la charge érotique est concentrée dans le bassin puis envahit le haut du corps. L’abandon, favorable à l’orgasme, favorise l’accentuation des sensations. Plus l’orgasme est fort, plus la décharge émotionnelle pourra être puissante. Ainsi, le lâcher-prise se vit de multiples façons : pleurs, rires… L’unique but étant de relâcher toutes les tensions présentes en vous.

UNE EXPÉRIENCE DÉROUTANTE ?

Pour soi, pour le/la partenaire, ces situations sont parfois surprenantes, déstabilisantes ou merveilleusement bien accueillies. Cela dépend du degré de compréhension, d’écoute de son corps (ou du corps de l’autre). Parlez-en ensemble avant d’essayer d’interpréter une réaction forte. Il s’agit dans la majorité des cas d’une belle détente. Rares sont ceux qui évacuent en revivant des traumas.