Interview personnelle #e-quilibres.fr

 

Bonjour Milène, la sexologie est une discipline méconnue, peux tu nous la présenter ?
En effet, la sexologie est encore trop ignorée et trop peu utilisée comme outil de prévention en santé publique mais aussi comme thérapie. « Non reconnue » malgré les DU et DIU existants, il faut sans cesse rappeler à quel point cette discipline est essentielle au bien-être du couple mais aussi de personnes seules au même titre que d’autres disciplines des Sciences Humaines. La sexologie peut être vue comme le squelette de toutes les autres fonctions physiologiques qui nous fondent…
Tous les sexologues partent de divers postulats et constatations, d’hypothèses et de formations diverses, ayant des pratiques et éthiques différentes. Certains se nomment comme tels abusivement, il est donc important de vérifier au préalable si les diplômes sont conséquentsau titre qu’ils se donnent… Il est préjudiciable au patient qu’ils n’aient pas les réelles aptitudes pour les accompagner, les conseiller, les guider un mieux-être, voire un bien être.

Quelle est ta formation ?
Je suis diplômée d’un MASTER (3ème cycle) de Conseil-Médiation en Genres et Sexualités et d’un DU de Sexologie et Santé Publique et je suis passionnée par l’approche sexocorporelle. Je suis également Praticien en Psychothérapie. Mêlant les bancs de la faculté à une approche plus ciblée de la santé sexuelle, ma pratique thérapeutique consiste à recevoir des patients en cabinet mais aussi via le net ou le téléphone pour permettre de conseiller ceux qui ne peuvent pas se déplacer, ceux qui ne peuvent pas rencontrer de professionnels dans leur secteur géographique, ceux qui n’osent pas encore…
J’aborde l’aspect « technique » autant que le côté relationnel selon la demande du patient. Je les oriente vers leur propre cheminement afin qu’ils soient en accord avec eux-mêmes, avec leur orientation sexuelle, leur identité sexuée, leurs désirs… et ainsi faire en sorte d’appréhender puis de valoriser leur potentiel érotique.
Quant à l’approche sexocorporelle, elle me permet de disposer d’un modèle de santé sexuelle pour aborder les difficultés sexuelles des patients grâce à des visées thérapeutiques efficaces et vérifiées. Le trouble est souvent à la fois psychique (trouble psychologique et psychiatrique) et corporel (trouble sexuel).

Comment se positionne la sexologie par rapport à la psychothérapie ?
La sexologie est une discipline à part entière. Elle prend en compte les problèmes liés à l’érotisme et à la sexualité du couple ou de la personne seule, les thérapies sont, en général, assez brèves (pas plus d’une douzaine de séances).

Contrairement à la psychothérapie, qui recherche les causes dans le passé, la sexologie (même si l’on s’attarde un minimum sur le vécu du patient) est basée sur une résolution du problème actuel. C’est la réalité, la sexualité présente qui engendre une consultation. Mais il est sûr que l’écoute, le non-jugement, l’empathie d’un sexothérapeute pour ses patients est identique à celui que doit avoir tout autre thérapeute. Il faut que le patient se sente à l’aise, accueilli et soutenu dans sa démarche. Chaque question, chaque doute, chaque peur ayant une vraie valeur, il doit se sentir en confiance afin d’aborder ce qui le perturbe. Le sexothérapeute l’aidera à dédramatiser, à dé-tabouiser ses propres visions et comportements sexuels. Un partage et un respect s’instaurent dans cette relation singulière, et cet accompagnement ne peut résulter que d’un travail de recherche permanent et de maturation personnelle du sexothérapeute.

Y-a-t-il un profil type de patient ?
Il n’y a pas de patient type, cette fonction physiologique qu’est notre potentiel érotique est en chaque individu ! Il serait dangereux de stigmatiser les patients en sexologie : le besoin d’accompagnement sur ces sujets peut concerner chacun d’entre nous. C’est une démarche qu’il est au contraire souhaitable de banaliser, car nombre de personnes se privant de cet échange avec un thérapeute laissent des soucis bénins engendrer d’autres problèmes de plus en plus importants, pouvant aller jusqu’à une relation conflictuelle voire une séparation avec leur partenaire…

Pour illustrer tes consultations, tu proposes une approche de ton métier à travers les grandes problématiques des patients. Tu animes également le site www.sexologie-couple.com, quelle est sa vocation ?
Sa vocation première est de permettre aux internautes de comprendre, d’apprendre, de découvrir…des sujets divers et variés qui touchent la sexologie et les notions de genre. De ma plume et de celle de mes « invités », je cherche à ouvrir un panel de réflexions. L’internaute y trouve les recherches, l’information et la prévention, les articles plus ludiques, ainsi que des catégories plus typiques sur le plaisir, le désir, les troubles de la sexualité. Mon blog me permet au fil du temps, en fonction de l’actualité, de mes rencontres d’aborder de manière plus personnelle ma vision de cette discipline… Il est également possible de me consulter via ce site par téléphone, mails ou msn (tchat), ce qui permet aux timides, à ceux qui ne peuvent pas se déplacer, qui ne disposent pas assez de temps ou encore qui ne peuvent rencontrer un sexothérapeute dans leurs environs d’obtenir des réponses à leurs questions.

Merci Milène, donc pour poursuivre le débat, rendez-vous sur ton site web !

 

Vous retrouverez cet échange ici !

 

Ajouter un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.