Définition

L’anti-séduction est l’expression de la frustration à l’autre sous forme de critiques verbales ou de gestes non érotiques et non invitants. C’est l’expression paradoxale du besoin à combler, merveilleuse stratégie pour ne pas répondre aux besoins affectifs et/ou génitaux du/de la partenaire. A travers cette dynamique souvent inconsciente, c’est l’amplification de la déception, de la colère et de l’hostilité vis-à-vis du/de la conjoint(e) qui se dessine. Elle tue, à terme, toute forme de désir.

Afin de passer de l’anti-séduction à la séduction, il est tout d’abord nécessaire d’avoir des repères clairs sur ce qu’est l’anti-séduction ; un comportement que l’on peut retrouver au quotidien de manière plus ou moins élaborée et conscientisée.

 

A. Les repères de l’anti-séduction

Quoi repérer ?

  • Le silence

Le mutisme est une forme de communication violente au sein d’un couple. Il peut y avoir derrière cela, un souhait de non-relation, une attente de l’un des partenaires ou encore une colère… Le/la partenaire est amené(e) à douter de la réciprocité des sentiments amoureux et/ou du désir sexuel. Ne pas réagir, ne pas intervenir, c’est laisser l’atmosphère se charger de scepticisme pour l’avenir. Le complice est brisé sans même que l’autre n’ait à ouvrir la bouche. L’attachement est nié, laissant la place aux fantasmes noirs d’ignorance et d’indifférence. Le mutique peut même partir pendant qu’on lui parle, sans dire ni où il va ni quand il revient. Ultime provocation car il laisse l’autre submergé d’émotions et de pensées contradictoires, confuses et douloureuses, qui se heurtent les unes aux autres.

  • La bouderie

Bouder est un moyen de communication malgré les apparences. Parfois la bouderie se manifeste par des bougonnements, marmonnements et grognements et est souvent incompréhensible pour la personne qui l’observe. Malgré l’apparence extérieure négative (mine renfrognée et impression d’enfermement et de refus du dialogue), le (la) boudeur(se) essaie paradoxalement d’établir un retour au dialogue avec l’autre mais sans en montrer les apparences. C’est une manière d’attirer l’attention sur son mal-être pour que l’autre revienne à elle. La personne boudeuse choisit de s’isoler par cette voie. Elle est donc beaucoup moins démonstrative et ne communique presque plus.

  • Le fait d’attendre (l’initiative de l’autre) / d’espérer

Attendre que l’autre agisse ou inter-agisse peut être confortable mais peut devenir un refuge régressif qui tient les partenaires à distance de leurs responsabilités. A trop se replier, le risque est de perdre sa propre couleur et de se désintéresser de celui ou celle qui est tombé sous le charme d’une personnalité spécifique. Si l’espoir est présent, il faut pouvoir se montrer explicite dans sa demande. Obtenir c’est agir.

  • La non-transparence : opacité (aucune expression) / indifférence

Ne rien laisser transparaître, c’est laisser l’autre libre d’interpréter : l’individu opaque peut varier du désarroi à la satisfaction en fonction de sa propre confiance mais le/la partenaire mène seul(e) la danse. Et l’indifférence amoureuse fini généralement par être source de frustration. Quand le désert des activités ou encore des appréciations communes se fait sentir, il peut y avoir des doutes quant à l’affect engagé. Plusieurs types de réactions peuvent se faire sentir en retour : un énervement silencieux, une colère, une tentative de dialogue… Il faut lui rappeler que ce sont aussi les attentions à l’autre qui font naître le désir affectif et/ou sexuel mutuel. Le couple en a besoin.

  • La distance : éloignement / coller

Les jeux de distance sont sources de construction personnelle, mal maîtrisés ils peuvent être aussi une fuite de responsabilité. Etre responsable, c’est assumer l’individualité de chacun et chercher dans la durée la voie d’une bienveillance mutuelle. Se vivre homme ou femme de manière responsable, c’est aimer son indépendance tout en formant un couple capable de partage. S’écouter, c’est se ressourcer et nourrir son/sa partenaire.

La présence et la tempérance sont des qualités essentielles là où la recherche de fusion rime avec dépendance affective et/ou sexuelle. Si la distance est trop extrême (activités, relations sexuelles, centres d’intérêts, affection, séduction) le couple ne peut pas créer de liens suffisants pour se projeter. A l’inverse, si les conjoints ne veulent pas vivre des espace-temps séparément, c’est l’étouffement assuré avec tout au mieux un partage uniquement émotionnel. Vivre dans la même bulle ne crée aucun manque donc aucun désir sexuel ou élan affectif.

  • La confrontation / les enjeux de pouvoir

Les jeux de pouvoir constituent la pathologie du « Nous » la plus fréquente. Ils sont des comportements employés pour avoir une emprise ou un contrôle sur une autre personne. Une personne cherche ainsi à faire faire, à faire dire, à imposer sa pensée ou à faire ressentir à l’autre ce qu’elle veut qu’il/elle fasse, dise, pense ou ressente, contre sa volonté ou à son insu. Les jeux de pouvoir empêchent l’expression libre des vulnérabilités, des croyances, des désirs et génèrent des relations de dépendance ou des conflits. Ils s’opposent à la coopération, ne permettent pas le développement de l’autonomie. Ils sont la manifestation la plus classique de la manipulation (plus ou moins consciente). Mais cette dernière peut largement dépasser le cadre des jeux de pouvoir. Pour certaines personnes, elle devient un mode de relation conscient et structuré. Les jeux de pouvoir peuvent dès lors créer des relations de domination (et de dépendance).

  • La dévalorisation / Le jugement

La personne qui dévalorise les autres, critique régulièrement, fait culpabiliser, change souvent d’avis et d’attitude, ment, est jalouse… est avant tout dans une malveillance à son égard. A l’extrême, l’objectif de l’individu dévalorisant est de faire perdre tout pouvoir ou toute liberté au/à la partenaire. Il lui fait perdre confiance en lui/elle puis de l’isoler en créant, au fur et à mesure, une dépendance affective, financière et sociale. La victime perd ainsi sa liberté et devient totalement soumise à l’autre.

  • Le sarcasme / le mépris

Le mépris au sein d’un couple peut prendre différentes formes : le sarcasme, les surnoms désagréables, les expressions faciales ou les gestuelles… Les démonstrations du mépris créent un manque de confiance et de l’insécurité chez le/la partenaire. Rares ou régulières, elles viennent heurter le bien-être de l’individu au sein du couple.

  • Le rapprochement par dépit (pour éviter de se sentir coupable)

Après une tromperie mal vécue, parce qu’il/elle fait du chantage affectif, parce qu’il y a une peine ou une difficulté à quitter l’autre, parce que c’est confortable, parce qu’il y a des enfants… certaines personnes restent par dépit. Ils donnent pourtant l’impression d’être heureux et sont même souvent enviés pour leur bonheur apparent. Mais rester par défaut désactive l’essence même du couple même intime. Les partenaires y trouvent un mélange de sécurité et de confort tant que chacun y trouvent des bénéfices variés. A terme, c’est une cohabitation plus ou moins dorée qui se dessine. Rester dans ce cas, c’est délaisser ses propres besoins et désirs de vie.

  • L’usure perceptive

Le temps peut faire passer la notion d’acquis pour une fatalité. Il peut modifier l’image que l’on a de l’autre. Elle peut devenir banale, fissurée ou encore insupportable. Si le couple ne cultive pas une attention particulière de sentiment amoureux et de désir sexuel, le train-train quotidien prend place. La sensation de ne plus exister pour l’autre prend le dessus. La routine s’installe, les mauvaises habitudes peuvent jouer des tours malgré un amour fort. Oubli de dates importantes pour l’autre, manque d’attention, de valorisation ou de tendresse. Sans ces fondamentaux, il est difficile de lutter contre la lourdeur du quotidien. Il est alors essentiel que les partenaires fassent le point sur leurs attentes respectives et actuelles afin de faire le bilan de ce temps passé ensemble. Que perçoivent-ils d’eux-même, de l’autre ?

  • Le conflit

Dans une relation amoureuse investie par les deux partenaires, l’intimité est dévoilée, le quotidien est partagé, ce qui crée d’hypothétiques moments d’agacements et de frictions. Les disputes ne sont obligatoires et ne sont pas forcément un signe de bonne santé conjugale, ou de passion intacte. Le problème, c’est leur côté délétère. Répétées, elles amènent à considérer l’autre comme son ennemi, et non plus comme son ami. Il arrive d’ailleurs que les partenaires cherchent des raisons de se faire une scène uniquement pour se disputer ou faire du mal à l’autre.

  • L’approche corporelle directe

Même si cette technique a un potentiel de réussite, l’approche corporelle directe qui consiste à toucher directement les organes génitaux ou les zones érogènes primaires de son/sa partenaire (seins, sexe, fesses…) reste aléatoire en terme d’adhésion à la suite des délices. Le jeu peut être apprécié s’il n’est pas régulier et adapté au contexte mais il est rarement efficace sur du long terme. S’il est répétitif, il peut être source de colère, de rejet voire de frustration chez le/la complice.

Si l’un des partenaire est très tactile, qu’il va chercher régulièrement les câlins et autres gestes de tendresse sans se soucier de l’état d’esprit de son amoureux(se), il risque également de subir un revers car pour lui/elle, cela n’a plus de sens et est potentiellement assimilé à une dépendance affective plutôt qu’à un partage. Il n’est pas improbable que cela soit vécu comme intrusif. Il est donc nécessaire d’apprendre à gérer l’espace de chacun.

  • L’attractivité

Le manque de propreté (une mauvaise haleine, une mauvaise odeur corporelle, un laisser-aller physique ou vestimentaire) sont des exemples de non-attractivité pour certains individus.

La séduction ne doit pas être considérée comme superficielle mais il faut savoir écouter la polarité des CAS, sexuels et affectifs de celui/celle avec qui on aimerait partager une occasion singulière pour pouvoir obtenir ses faveurs. Le soin de soi résonne différemment chez chacun des partenaires. Il peut accompagner les stéréotypes masculins ou féminins (être en costume-cravate ou en robe sexy, avoir une démarche assertive ou encore être maquillée…) ou les stéréotypes comportementaux qui auront un impact fort sur l’attirance de certains (une main passée dans les cheveux, une manière de boire un verre…).

Prendre soin de soi c’est prendre soin de l’autre. C’est respecter l’autre puisqu’on se respecte en se donnant de la valeur donc par ricochet une valeur ajouté à l’être désiré. Evidemment, dans l’anti-désir, les individus s’assurent de ne pas réveiller le désir de l’autre en ayant une image et un comportement incongruent avec l’idée de la séduction. Se rendre séduisant, c’est pour soi, pour se faire un cadeau. C’est en tirer les bénéfices et ouvrir à nouveau le champ des possibles en ayant son propre rôle à jouer.

  • Le tu qui tue

Le « tu », dans un contexte particulier d’expression d’affects négatifs, anéanti le rapprochement relationnel et intime. Il peut induire le fait d’accuser l’autre, de le critiquer, de lui reprocher d’agir, de parler. Culpabiliser, dévaloriser voire humilier déresponsabilise et frustre celui qui utilise ce mode de (non)-communication et ne résout aucunement le problème auquel le couple est confronté. La maladresse, la colère et les agacements apparaissent quand la réalité vécue par le couple ne correspond pas aux besoins d’un des partenaires.

 

Comment repérer ?

Le but est de prendre conscience des lignes de force et des limites de chacun. Chaque personne est une globalité dans laquelle on retrouve atouts et faiblesses. Et puisque la séduction n’est pas qu’une affaire de rencontre et d’amour naissant, il est aussi très important par la suite, une fois que le couple est établi, d’entretenir la séduction au quotidien afin de cultiver le désir sexuel et le sentiment amoureux. Pour cela, il est essentiel de repérer de manière constante et sans pression, ce qui attise l’attrait de chacun et quelle(s) attitudes en sont les causes. 

La séduction, c’est bien sur prendre soin de soi, multiplier les attentions pour l’autre, le/la surprendre… c’est aussi habiter son corps d’homme/de femme pour mieux faire passer le message. C’est induire non-verbalement la confirmation d’un dire. L’agir centré, posé, assuré doit valider le processus exprimé par les mots. 

Les outils tels que le modeling peuvent permettre de cibler ce que dégage le/la patient(e) et lui permettre de prendre conscience de ces lignes de croissance et de réussir ensuite à observer et repérer ceux ou celles qui l’attire. La démarche, la manière de manger, de danser, de parler, de bouger, de s’asseoir… émettent des signaux plus ou moins évidents. Etre perceptible dans l’approche de séduction dépend de l’assertivité d’un individu. Son narcissisme, sa capacité à l’exhibition. 

 

Pourquoi repérer ?

Une fois ces dysfonctionnements repérés, il est important de comprendre ce que peut représenter et avoir comme conséquences l’anti-séduction au sein du couple pour mieux s’en relever et reconstruire dans la sérénité et l’amour.

 

B. Anti-séduction = Désamour ?

Une grossesse, une perte d’emploi, un décès… peuvent être sources de changements dans la vie individuelle des partenaires, dans la vie du couple et dans la vie quotidienne. L’équilibre entre réalité et rêve doit être réajusté pour ne pas que le couple subisse mais apprécie son quotidien : par exemple, profiter de ce qui existe déjà, des activités communes. Des changements peuvent jouer sur le sentiment amoureux et conduire à une crise conjugale. Les déceptions et l’insatisfaction latente peuvent créer jusqu’à une hostilité permanente.

Admettre qu’il puisse y avoir un non-amour, c’est admettre la présence de problématiques afin d’avoir la possibilité de retomber amoureux, pour rêver et admirer l’autre à nouveau. Un sentiment d’échec peut se faire sentir, voire emprisonner le couple dans des croyances. Il est utile que le circonstanciel ne devienne pas l’habituel car sur le long terme, le poids devient insoutenable.

Mais l’anti-séduction peut aussi exister quand le sentiment amoureux n’est pas (encore) présent ou quand il est à l’inverse très fort. Dans ces situations, c’est le manque d’habiletés de séduction qui peut être pointé. Il est donc intéressant de s’en acquérir pour mieux alimenter la séduction qui peut manquer à la relation construite ou à construire.

 

C. Les CONSEQUENCES de l’anti-séduction

L’anti-séduction a des conséquences parfois lourdes dans la relation de couple : la tension peut augmenter jusqu’à l’évitement, les représailles, l’agacement au quotidien… Le sentiment amoureux et le désir sexuel sont en danger, ce qui peut sous-entendre que la séparation n’est parfois pas la pire des décisions.

Parfois les deux partenaires inter-agissent, parfois l’anti-séduction se passe en solo. Le manque de réactivité d’un(e) partenaire peut causer une forme d’abandon de la séduction. Il faut pouvoir vous questionner, dans ce cas, sur l’état du couple.

Ce qui est sûr, c’est que le jeu de la séduction se fait à deux.

Si les réponses aux attentions séductrices ne sont que des platitudes, elles disparaissent et le désir aussi. Il s’agit d’un des piliers du couple, un tremplin qui scelle le duo comme couple intime et pas uniquement comme couple parental.

Mais pour entamer un processus de séduction, il faut rétablir certains fondamentaux. Si l’environnement, les projets de vie, les désirs… ne sont plus les mêmes ou plus exprimés, cela reste utopique. Quelles expériences ? Quelles perceptions ? Quelles habiletés ont-ils (ou pas) développé ? Un constat réaliste s’impose afin de pouvoir se (re)donner le goût (si les attentes sont réalistes et suffisamment parallèles ou complémentaires) de la complicité émotionnelle et charnelle. 

 

D. Que faire pour sortir de l’anti-séduction ?

De mauvaises habitudes se sont installées. L’objectif va être de retrouver la complicité au sein du couple en utilisant des outils pour (re)trouver, par la suite, le jeu de la séduction.

Un couple frustré (ou l’un des deux partenaires) ne doit pas désarmer face à un sentiment de flou ou de pertes de repères. Il reste essentiel que chaque individu identifie avec réalisme ses limites actuelles puis exprime ses capacités et ses désirs de vivre la communication, la complicité pour instaurer la séduction au sein du duo. 

Une fois repéré, l’émotion qui donnait à chacun une posture négative, pessimiste ou fataliste au quotidien, peut se transformer positivement en rêve réaliste si l’énergie suffisante à chacun pour partir à la conquête de leur complice grâce à une stratégie de séduction plus cadrée et visible par la personne ciblée. 

1 – Lorsqu’il est question de désamour, il existe un outil incontournable dont les étapes suivantes font référence aux verres d’eau : les verres d’eau de Mélanie Tremblay.

a – Concrètement, l’objectif premier est l’évaluation individuelle et de couple. Ce schéma montre les pivots qui engagent et permettent de construire le couple sur le long terme, dans une relation stable. La séduction pourra planer ensuite dans l’atmosphère, touchant tour à tour chaque fondamental. En cimentant le couple intime, lui donnant de la valeur et du sens. Reprendre goût à la séduction, c’est donc dans un premier temps, (re)prendre conscience de l’état actuel du couple, tant en terme de plaisir partagé, de taux d’appréciation, d’affect, d’attentions pour les prémisses et d’une fréquence qualitative en ce qui concerne les rapports sexuels. Puis, c’est se réinvestir mutuellement de manière concrète et rationnelle pour remplir à nouveau les verres qui peuvent être vides ou s’être vidés au fur et à mesure du temps.

b – Le second objectif se situe dans le fait de communiquer au présent. S’offrir l’échange des idées donc l’expression de soi (envies, désirs, émotion…) face à la crise actuelle. Elle est fondamentale dans le retour de la séduction car elle permet d’identifier clairement le besoin à combler les deux partenaires. Elle offre à l’un la possibilité d’être soi et à l’autre la capacité de compréhension de son partenaire. Tous les points particuliers amenant à une bonne communication (voix, posture, utilisation du « je », centration…) peuvent être appris par les couples en consultation. Faire travailler le patient sur son autorisation à poser avec simplicité ce qui l’anime à travers des comportements (langage non verbal / para verbal) en cohérence avec le message à faire passer (langage verbal). Réapprendre à communiquer via les mots (à travers la respiration et la déglutition permettent de poser une voix, chaque syllabe, avec lenteur mais affirmation. ), les regards, les symboles, les gestes tout en lui permettant d’avoir un corps centré et ancré au sol pour qu’il envoie un message fort et clair. Tous ces canaux sont captés par l’interlocuteur (de manière consciente ou inconsciente) qui y réagit de manière conséquente. Le Sexocorporel illustre la meilleure manière de communiquer à travers des habiletés c’est-à-dire, la manière qui nous permet de ne pas être seulement entendu, mais surtout, écouté.

c – Le troisième objectif réside dans le fait de développer des habiletés de séduction pour être en mesure de sentir à nouveau le sentiment amoureux et/ou le désir sexuel. Le Sexocorporel rappelle que se montrer rêvable, c’est se responsabiliser grâce à ses ressources personnelles. C’est aussi, jouer avec les distances en créant un espace suffisant à l’objectivation et à la possibilité de désirer l’autre. C’est encore, garder un regard amoureux et admiratif. Lier les comportements présents pour mieux conjuguer l’avenir ensemble. C’est enfin traduire le mot « amour » en attitude et en action concrète : ce sont les preuves d’amour mutuelles qui rendent possible la construction du couple et qui lui donne de la valeur ajoutée. Parfois, cela reste complexe car le couple a trop accumulé de tensions. Les partenaires doivent rester attentif, tout au long de leur vie amoureuse, à ce qui rend dysharmonieux leur quotidien, avant que de multiples sources d’anti-séduction ne viennent se greffer et faire s’effondrer les aboutissants glorieux.

d – Le quatrième objectif est de développer des habiletés de communication. L’idée est de permettre au patient de s’affirmer avec respect au sein du couple. Par exemple, communiquer en face à face pour être à l’écoute de l’autre et vice&versa. Mais aussi, d’apprendre à dire les choses autrement peut rendre le projet concret. Il existe, bien sûr, une infinité de variantes qui auront, selon le ton de voix utilisé, le clin d’œil qui l’accompagne ou encore la caresse subtile qui y est associée, un retentissement plus ou moins favorable. Il est question de comportements et d’attitudes plus que les mots utilisés.   

e – Le cinquième objectif est la réalité créatrice de lien. Il est important d’utiliser des stratégies pour érotiser son partenaire, pour se donner le temps de rêver, d’objectiver et de désirer l’autre. Entre-temps, il faut s’accorder le droit de se promener dans ses souvenirs, afin de se remettre en contact avec les moments initiaux et heureux vécu par le couple. Le but est de remettre en exergue les besoins du moment, qui ont pu être agréables dans le passé. Si ceux-ci ne sont plus ou ne peuvent plus être les mêmes, il est important de s’approprier de nouveaux désirs. Se promener dans le passé de son propre couple signifie penser et préserver l’espace duel. Cela peut paraître moins évident lors d’une période plus conflictuelle puisqu’elle est sujette à la cristallisation de griefs mais une fois retrouvée l’admiration et la fascination pour l’autre, on peut ré-inventer le couple et se projeter dans un renouvellement de la vie quotidienne.

Lors de ces étapes, il est fondamental d’avoir à l’esprit que l’amour n’est qu’un concept et que, pour le gérer, il faut le traduire en réalité. Il s’agit donc, encore une fois, de ne pas perdre la notion d’équilibre entre le rêve et la réalité. 

Avant de susciter à nouveau l’intérêt de l’autre, il y a donc des pré-requis : connaître ses propres besoins. Ils peuvent être affectifs ou génitaux. Une fois perçus, il faut (re)découvrir et maitriser les habiletés personnelles et relationnelles en liens avec ceux-ci. Ces dernières consistent à mettre l’autre à l’aise, à communiquer, à s’intéresser à lui/elle : observer et connaître l’autre, pour ensuite se montrer charmant, sensible, sexy ou encore intelligent selon la cible prévue. La séduction pourra alors se faire persuasive même si le succès n’est pas garanti. Il ne faut pas voir la non-adhésion comme un échec mais bien comme une expérience pour modifier une stratégie de rapprochement.

 

2 – Pour ceux qui ne vivent pas le désamour, le processus est différent (cf Comment repérer ?) Le sexocorporel propose des moyens accessibles en s’appuyant sur ce qui fonctionne déjà bien. L’axiome principal du sexocorporel étant l’unité fondamentale corps-cerveau/cerveau-corps, les moyens thérapeutiques proposés sont des habiletés corporelles qui passent dans un premier temps par des repérages sensoriels/corporels, des apprentissages et des appropriations personnelles. Le repérage corporel est le principal atout qui puisse permettre de comprendre où l’un et/ou les partenaires se situent corporellement parlant. Par la suite, les manques observés et conscientisés peuvent être appris et mis en place.

L’approche sexocorporelle qui étudie le corps/l’émotion le permet aussi grâce à la gestion des charges émotionnelles qu’elle propose. Étant donné que les émotions sont des réactions des pensées positives ou négatives qui trouvent leurs résonances dans le corps (comme un miroir), cela veut dire qu’en modifiant le corps dans l’espace (par exemple la posture) un individu  peut modifier sa perception de lui-même, du plaisir, diminuer ou augmenter l’intensité de son stress face à l’inquiétude de ne pas être dans la séduction. Cela permet de percuter sur les limites mais aussi de pouvoir travailler des capacités à développer des habiletés telles que l’ancrage, la démarche… pouvant augmenter la capacité à être visible et séduisant(e). L’un influence l’autre, et vice-versa. 

Il faut être conscient de deux réalités pour affaiblir voire anihiler toute charge émotionnelle. Deux prises de conscience pour sortir de l’anti-séduction et réintégrer ou intégrer l’idée de la séduction : 

Tout d’abord, la séduisance permet à un individu de comprendre quels sont les stéréotypes masculins ou féminins. Savoir être visible offre la possibilité de correspondre à des codes d’attractions. Puis vient l’Art de séduire : les habiletés que la personne a, son agir. Qu’est ce qu’elle veut (génital vs émotionnel) ? Comment s’y prend t’elle (quelle distance ?)  Quelle est son estime d’elle ? 

Il est important d’implanter son désir de séduction : il faut l’avoir en tête. C’est accueillir l’autre, s’informer sur sa journée, parler de sa journée, demander de l’aide, se responsabiliser par rapport à ses attentes. Si l’autre n’est pas réactif, il faut être en mesure de retourner à l’observation : prendre du recul et persévérer. Considérer avec plus de légèreté ce que la personne vit : passer du besoin à l’envie pour évacuer toute frustration possible. 

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