Que vous l’appeliez « fellation » ou « gâterie », la sexologue Milène Leroy nous dit tout ce qu’il faut savoir sur cette pratique sexuelle.

LA FELLATION : PETITE HISTOIRE…

Que ce soient les pratiques, les valeurs ou encore les représentations de la fellation, son histoire se décline différemment selon les époques.

Ce rapport bucco-génital affublé de nombreux synonymes, a été considéré dès l’Antiquité romaine comme une activité sexuelle « anormale ». A cette époque, dans nos sociétés occidentales, la bouche est destinée uniquement à l’alimentation. Le plaisir recherché via des activités non reproductives est d’ailleurs considéré comme une « perversion instinctive » jusqu’à la révolution sexuelle. N’oublions pas qu’en 1952, la fellation, la masturbation et le cunnilingus faisaient encore partie des comportements pathologiques dans la première édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.

Aujourd’hui, sortie du contexte pornographique et prostitutionnel, il s’agit d’une pratique banalisée. Environ 88 % des femmes de 35-39 ans et 90,5 % des hommes du même âge ont fait l’expérience de la dite “gâterie”. En ce qui concerne ce préliminaire, 70 % des 25-34 ans s’y attardent pour favoriser leur excitation.

LA FELLATION : COMMENT FAIRE ?

Les mœurs ayant heureusement évolués, ce qui questionne aujourd’hui (et de manière récurrente) est bien la manière dont le plaisir peut être présent pour soi, pour l’autre ou les deux à la fois ! Sans vouloir guider vos envies, voici ce qui peut vous permettre d’érotiser cet acte sexuel. La règle la plus importante restant de communiquer sur vos convoitises et vos limites respectives… puis d’expérimenter !

Une fellation est un acte d’amour qui refuse les gestes mécaniques et la monotonie. Un homme apprécie souvent que l’on varie les caresses. Aspirer plus ou moins fort, lécher le gland, s’attarder ensuite sur le frein ou encore frotter doucement le pénis contre le palais ou la joue, sont autant de variations plus ou moins appréciées qui permettent de jouer avec toute la sensibilité du sexe masculin. Les plus aventureux(ses) oseront le chaud ou encore le froid, grâce à un liquide quelconque.

Le pénis possède des terminaisons nerveuses qui peuvent le rendre plus ou moins sensible. Être doux(ce) et tendre avec le sexe de votre partenaire reste le meilleur moyen de donner du plaisir à votre homme si vous n’osez pas ou ne voulez pas innover. Souvent les dents sont peu appréciées mais là encore, tout dépend de ce qu’il recherche comme sensations. Idem pour les aspirations fortes ou les mouvements très appuyés ou très rapides…

Arrêtez-vous au bon moment pour éviter la frustration. L’homme, juste avant l’éjaculation, montre des signes spécifiques : il se crispe, se tend, sa respiration s’accélère, il peut gémir, son pénis durcit au maximum et ses testicules remontent. Alors quand le premier jet de sperme jaillit, évitez de cesser brusquement la fellation. Attendez que votre partenaire ait terminé d’éjaculer. Si le contact avec le sperme n’est pas à votre goût, établissez un code verbal ou non-verbal qui puisse vous permettre de continuer uniquement par masturbation. Après l’éjaculation, le gland devient très sensible et toute stimulation supplémentaire peut s’avérer insupportable.

De nombreux hommes l’affirment : les meilleures fellations sont prodiguées par des hommes/femmes qui aiment les faire. N’hésitez pas à lui montrer à quel point cela vous excite si c’est le cas ! Dites-lui par moment à quel point son sexe vous plaît et combien vous avez envie de le prendre en main, en bouche. L’« eye-contact » peut faire monter un peu plus son excitation, n’oubliez pas que les hommes sont surtout des « visuels ».

Pensez à stimuler les testicules ! Nombreux sont ceux qui apprécient cette caresse. Avec la main ou la langue, avec plus ou moins de légèreté, toujours selon ce qui lui plaît évidemment. Des coups de langue, des aspirations ou un toucher plus ou moins appuyé des bourses jusqu’au périnée (la zone située entre l’anus et les testicules) peuvent également accélérer la diffusion de son bien-être.

Prenez votre temps, embrassez-le sur le ventre, sur les cuisses, dans le pli de l’aine et ce, avant de le lécher tout doucement au niveau du gland, de la hampe et, pourquoi pas, des testicules. Libre à vous de faire durer le plaisir en fonction des réactions qu’il aura. Vous réussirez à repérer à quel moment l’excitation devient plus forte ou l’éjaculation imminente et pourrez ralentir la cadence pour apporter un peu de fluidité.