Vous êtes plutôt vaginale ou clitoridienne ? La sexologue Milène Leroy nous explique tout sur l’orgasme vaginal et clitoridien.


Le clitoris est, chez toutes les femmes, un organe « complémentaire » du vagin, tant sur le plan anatomique que sur le plan du fonctionnement orgasmique.

​PETIT RETOUR ANATOMIQUE

– Le clitoris est composé d’un gland situé, de manière visible, au niveau de la vulve. Ses racines, mesurant environ 10 centimètres, enserrent les parois latérales du vagin. La proximité entre ces deux zones sensibles est donc très forte, bien plus que ne le laisse imaginer l’apparence d’un sexe féminin.

– Le vagin est interne. Il s’agit d’un tube de forme coudée, oblique dans la partie inférieure et presque horizontale dans sa partie supérieure. C’est un organe creux qui s’ouvre au niveau de la vulve et se termine au niveau du col de l’utérus. Il mesure en moyenne 10 cm. Plus étroit vers la partie génitale extérieure, il s’élargit à l’intérieur, vers le fond.
 En dehors des moments de pénétration et de l’accouchement, les deux parois du vagin sont rapprochées mais permettent tout de même le flux des règles.

DEUX ORGANES COMPLÉMENTAIRES

Ces deux organes indubitablement liés offrent aux femmes la possibilité de stimuler de manière “superficielle” ou “profonde” leur bassin mais l’excitation sexuelle génitale concerne à la fois le vagin, par sa lubrification et le clitoris, par son érection.

Le clitoris est un élément uniquement dédié au plaisir, provoquant des sensations voluptueuses très puissantes. Il est un récepteur riche du ressenti génital. Visuellement, il ressemble au gland du pénis mais est plus sensible car il possède trois fois plus de capteurs pour se délecter.

Une majorité de femmes a un orgaste par des caresses clitoridiennes, qu’il s’agisse de caresses buccales ou manuelles, de frottements ou de pressions, d’appuis doux ou appuyés. De par cette sollicitation externe, elles se définissent comme « clitoridiennes » puisque peu d’entre elles investissent leur vagin par masturbation (ou l’accompagne d’une stimulation clitoridienne), le stimulus vaginal n’étant pas repérable ni vécu si facilement.

À l’inverse, celles qui stimulent leur vagin, via un sextoy, une main, un pénis… s’étiquettent comme “vaginale”.

DEUX SOURCES D’EXCITATION POUR UNE MÊME FINALITÉ

On peut identifier le clitoris comme le starter du plaisir, alors que le vagin en est l’effecteur. Si l’orgasme est souvent vécu comme uniquement clitoridien, il est aussi vaginal. En effet, si la sensation de réjouissance est plus fine et plus évidente sur le clitoris pour la plupart des femmes, la survenue de l’orgasme (même clitoridien) est objectivée par des contractions vaginales rythmiques involontaires.

D’ailleurs, les femmes qui ressentent des orgasmes en apparence purement vaginaux profitent aussi d’une stimulation clitoridienne indirecte, soit par l’intérieur du vagin au niveau des racines du clitoris, soit par un effet de traction indirecte plus externe, soit encore par une stimulation clitoridienne réalisée par la pression du pubis de leur partenaire.

Si le réflexe de l’orgasme vaginal et celui du clitoridien sont exactement les mêmes (contractions spasmodiques involontaires du vagin), la sensation amorcée est différente. L’orgasme vaginal est ressenti comme profond, diffus et l’orgasme clitoridien plus fulgurant, plus ciblé, plus superficiel…

L’ORGASME N’EST PAS QUE GÉNITAL

Chaque femme doit pouvoir apprécier le plaisir et l’orgasme qu’elles ressentent mais des clés, notamment via l’approche sexocorporelle peuvent permettre de comprendre, d’apprendre à cultiver un épanouissement à la fois émotionnel et génital.

L’orgasme survient plus facilement si l’échange amoureux et sexuel est maitrisé, si les lois du corps (pour repérer l’excitation sexuelle génitale, moduler son bassin ou encore jouer des rythmes, des intensités…) sont expérimentées. S’investir corporellement implique un investissement affectif qui ouvre le champ des possibles quant au véritable orgasme qui ne saurait être réellement autre que celui qui lie l’émotionnel et le génital.