Le slow sex : explorer dans la lenteur

LE SLOW SEX : UN CONTEXTE ANXIOGÈNE

C’est le sociologue italien Vitale qui a inventé le terme de Slow Sex. L’idée est de ralentir pour mieux se détacher d’une liste contraignante d’étapes à suivre qui doivent (en plus) faire obligatoirement jouir. Il est trop souvent question de nombre plus que de qualitatif dans le coït. Beaucoup trop d’objectifs et pas de voyages. D’orgasme et pas de jouissance.

Parce que chacun aimerait y trouver un réel épanouissement, la sexualité est scrutée et étudiée sous toutes les coutures. Mais ces recherches cadrent une pseudo réalité qui entraine chez ceux qui se voient “hors-norme”, une véritable anxiété de performance. Si la fréquence, le temps, le nombre de positions, de pratiques… ne sont pas respectés lors d’un rapport sexuel, c’est que vous êtes de mauvais amants /maîtresses. Le sexe, oui ! Mais uniquement si il est infaillible… Dans une société qui aime consommer efficacement, la rentabilité est de mise même dans l’intimité.

EXPLORER DANS LA LENTEUR

(Re)trouver l’essentiel, c’est déjà créer un environnement adéquat. C’est veiller à ne pas être interrompu, à obtenir un confort (lieux, positions, pratiques…), à ne pas se sentir corvéable mais bien investi(e) (quitte à avoir des rapports sexuels moins fréquents), à se centrer sur ses envies tout en communiquant sur celles de l’autre, à mieux développer l’écoute des sensations puis la sensualité, à ne plus contrôler, à se laisser surprendre, à accepter de vivre toutes ses émotions, à ne pas omettre qu’une femme a besoin de plus de temps qu’un homme (de manière générale) pour atteindre un seuil d’excitation suffisant.

C’est un véritable éloge de la lenteur qui est prôné pour enfin vivre l’instant présent et défendre l’idée d’une sexualité plus douce. Le but est d’explorer pas d’impressionner ! L’avantage du Slow Sex est de chercher à maîtriser ses pulsions, ses dysfonctions sexuelles (lorsque c’est le cas) en apprenant pas à pas à stabiliser ses montées de plaisir et ainsi éviter toute frustration chez chacun des partenaires.

COMMENT FAIRE ?

Pas si évident lorsque le résultat obsède, lorsque les idées parasites prennent le dessus. Et pourtant être en tension sclérose le potentiel érotique, anéantie toute progression sensorielle.

L’idée principale à retenir est l’acceptation d’un mode de fonctionnement différent à tester, d’envisager que la rencontre charnelle ne soit qu’un échange de prémisses, de caresses et qu’elle évolue en relation sexuelle uniquement si l’intérêt et l’instant le permettent.

C’est aussi se donner de nouveaux rendez-vous (tant en terme d’horaires qu’en nouvelles expériences émotionnelles et physiques). Un couple peut décider d’un commun accord de sortir du rituel : pas de pénétration, pas de concentration pour atteindre l’orgasme, pas de positions fatigantes, pas de schémas pré-établis. Au contraire, décider d’enrichir le partage : de frôler, de masser, d’effleurer avec différentes matières, de goûter, de pincer… De créer une atmosphère musicale et/ou visuelle, de se mettre en scène, de s’amuser, de danser, de fusionner, de s’observer, de prendre un bain, de chanter, de s’exprimer, de chuchoter, de sourire, de rire et de respirer pleinement pour (re)découvrir via différentes formes de touchers, d’intensités, de regards de nouvelles zones et approches agréables voire excitantes.

Quelque soit votre appétit, l’intention première est de laisser place à la spontanéité, à l’improvisation dans un moment choisi. La lenteur aiguise le désir dans une véritable prise de conscience de soi et de l’autre. C’est l’apprentissage de la singularité de chacun qui prime.

ÉVITER TOUTE RESTRICTION

Évidemment, si le Slow Sex apporte une valeur ajoutée à votre sexualité, il ne doit pas pour autant devenir un nouvel automatisme. Toute autre activité sexuelle est source d’enrichissement. L’ennemie reste l’éternelle routine. Un couple qui s’épanouit est un couple qui continue à jouir sans entrave, selon ses humeurs. Continuez à varier les plaisirs !