Que vous soyez ou pas une adepte du sextoy, découvrez pourquoi il est devenu un incontournable des moments coquins pour de nombreuses femmes. Par la sexologue Milène Leroy.

PETIT RAPPEL HISTORIQUE :

Dans les années 1960, aux Etats-Unis, le couple de sexologues Masters et Johnsons attribue à la sonde vaginale un rôle d’observation des muqueuses et des sécrétions féminines. Ils déterminent ainsi le déroulement des différentes phases de l’orgasme.

Décrits ensuite comme sordides pendant les années 70, -période paradoxale affichée comme libératrice mais pourrie par la censure-, les sextoys finissent par devenir les objets incontournables de la vague moderne du porno chic dans les années 2000.

La mode a voulu rendre indispensables les petits canards et autres toys adaptés à l’ergonomie féminine. Une fois ces objets devenus usuels et sensuels, ils déculpabilisent les utilisatrices habituelles et renforcent la curiosité des plus timides. Cette ouverture à un plus large panel propage de nouvelles aspirations mais aussi de nouveaux préjugés à l’égard de tous ces stimulants. Ils sont tour à tour objets de plaisir «mon câlin», de rééducation «mon outil», de remplacement «mon sexe sur piles» ou simplement inutiles «ce marteau-piqueur»…

LE TOY SEXUEL, INDISPENSABLE POUR LES UN(E)S…

Pour certaines, il est élégant, design, coquin. Il a souvent l’image d’une extension et d’une indépendance du plaisir féminin. Il associe le côté «branché», qui s’illumine, qui scintille, qui clignote, qui fait onduler en musique… à la masturbation tout féminine qui se veut épicée, dosée et parfois millimétrée. Il est associé à un jouet que se procure les plus gourmandes en fonction de leurs formes, fonctions, matières et coloris.

Intégrant ces joujoux luxurieux dans leur vie érotique, de plus en plus d’individuEs l’utilisent même comme unique partenaire. Il devient l’intime complice, disponible à souhait, qui ne restreint aucune pulsion en contentant l’appétit vaginal et/ou clitoridien là et quand la femme décide de l’assouvir. Il n’oblige à aucune discussion ni à aucune concession avant ou après la jouissance. Un petit échantillon de consommatrices va même jusqu’à prôner qu’il assure un plaisir en tout tranquillité, aucune MST ne pouvant entraver leur opus.

Le sextoy est parfois l’allié nécessaire des hommes qui y voient un accès au jeu supplémentaire, moteur du désir de leur partenaire.

INUTILE POUR D’AUTRES…

Le sextoy représente pour un panel de femmes, une extravagance plutôt péjorative. Elles lui infligent comme seul palliatif d’épanouir les «mal baisées». Les plus réfractaires seraient-elles jalouses de leurs comparses ? Peut-être ne soupçonnent-ils pas (par ignorance) les effets ravageurs qu’ils peuvent procurer à certaines femmes ?

Au-delà du côté ludique et de manière plus pragmatique, il peut aider à l’apprentissage, à la découverte de son propre corps, les femmes ne jouissant pas de manière automatique.

Les sextoys peuvent également seconder les défaillances du partenaire, rassasiant les plus exclusives, qui peuvent jouir sans tromper.

Il a même des qualités de prévention d’incontinence ou de renforcement des muscles vaginaux, notamment utile après un accouchement.

Malgré les innombrables papiers qui dessinent les vibros et autres ami(e)s comme épatants et presque essentiels à l’épanouissement personnel voire conjugal, certaines n’y voient aucune utilité, éprouvant une sensation désagréable dans une relation privilégiée à deux.

Celles qui n’éprouvent nulle accoutumance ou folie douce à s’offrir de temps à autre du plaisir via ces adjuvants ne doivent absolument pas se sentir hors-jeu ! Il s’agit d’une méthode de stimulation parmi tant d’autres. Décupler l’autonomie érotique et la créativité ne se limite pas à l’utilisation de ces objets. La chair en duo regorge d’extases et offre un accès multiple et évolutif (cuisine aphrodisiaque, massages…).