Les seins sont une zone érogène à ne pas négliger. La sexologue Milène Leroy nous explique tout.

TOUR D’HORIZON

Les seins reposent sur la musculature pectorale et ne se développent qu’à la puberté, période à laquelle ils connaissent leur taille définitive. Leur volume augmente pendant la grossesse et varie sur une même journée pendant l’allaitement. A ce titre, une femme allaitante n’a pas forcément une poitrine voluptueuse, la graisse et la glande sont deux éléments qui n’ont pas un développement parallèle. La poitrine peut aussi être plus imposante lors du cycle menstruel ou encore à la prise d’un traitement hormonal et diminue après la ménopause.

Chaque sein possède 15 à 20 sections appelées « les lobes » qui contiennent de multiples lobules et dont les terminaisons (bulbes) produisent le lait. Les bulbes, lobules et lobes communiquent entre eux par des tubes étroits appelés canaux lobulaires ou galactophores. La glande mammaire a d’ailleurs un important réseau sanguin et lymphatique qui facilitent la production de ce lait.

Une auto-exploration régulière des seins, quelques jours après la fin des règles est recommandée pour les femmes ménopausées. Privilégiez une mammographie tous les deux ans. Tout changement inhabituel (une grosseur dans le sein, une sécrétion du mamelon, un changement de l’aspect de la peau…) doit être signalé à votre gynécologue ou votre médecin généraliste. Cela peut être bénin (un kyste, une tumeur bénigne ou encore une infection) mais une visite médicale s’impose. Le cancer du sein concerne environ 1% des hommes.

UNE ZONE ÉROGÈNE PUISSANTE

La partie la plus sensible du sein est le mamelon. Excitée, l’afflux sanguin augmente dans les seins, les mamelons deviennent plus durs, plus sensibles et se dressent. Leurs veines se dilatent, l’aréole s’élargit et sa coloration devient plus prononcée. Une rougeur peut même apparaître pendant l’orgasme.

Chez l’homme, la poitrine se résume au mamelon et à l’aréole qui l’entoure. Les hommes peuvent être réceptifs à la stimulation des tétons et en jouir. Chez la femme, les seins sont aussi considérés comme des zones érogènes secondaires et sans aucune autre stimulation, caresser les seins, peut également chez certaines femmes, suffire à déclencher un orgasme.

Toutes (et tous) ont donc un potentiel, via des caresses, de provoquer ou d’augmenter leur excitation sexuelle. Chaque personne a ses codes d’attractions sexuels et il est important d’explorer divers touchers pour atteindre la sensibilité féminine et masculine. Les premiers rapports sexuels sujets aux nouvelles délectations ainsi que les femmes et hommes d’expérience sont plus susceptibles de vivre ce plaisir.

APPROCHE ET MANIPULATION ÉROTIQUE DU SEIN

Le stimulus qui décuple l’excitation, en somme le plus susceptible de déclencher un orgasme chez la femme est celui qui mime la succion d’un nouveau-né qui tète (succion qui englobe l’aréole). Il doit être intense mais délicat. Ce mouvement déclenche la sécrétion d’ocytocine, hormone de l’éjection du lait mais aussi de l’orgasme. A noter qu’une femme allaitante peut avoir des montées de lait ainsi que des écoulements au moment de la jouissance.

Voici quelques conseils et informations pour améliorer le contact sensuel avec la poitrine :

– Afin que la délectation soit au rendez-vous, les femmes ont majoritairement besoin de caresses longues et/ou spécifiques, sans qu’elles ne deviennent ennuyeuses ! Le temps reste évidemment aléatoire pour chacune des amantes.

– L’excitabilité chez les hommes reste plus ciblée sur les tétons.

– Un mouvement répétitif peut être douloureux, contraignant ou excitant ! Osez exprimer vos ressentis et attentes. Trop de femmes acceptent par dépit d’être caressées maladroitement jusqu’à l’évitement final. La communication sur les envies reste nécessaire pour prodiguer de meilleures sensations mutuelles.

– La sensibilité des femmes et des hommes diffèrent et le degré de fermeté est à tester ensemble pour favoriser l’épanouissement corporel.

Variez les plaisirs ! Mordiller, tirailler, pincer, lécher, chatouiller, utiliser le chaud comme le froid sont des atouts de sensualité. Petite astuce : La pression ferme (mais non-douloureuse !) avec deux doigts va pousser le sang hors du mamelon. En relâchant, le sang revient et crée une sensation intense.

– La main n’est pas le seul organe conçu pour électriser les seins. La bouche, la langue, les lèvres, les dents, la barbe restent les plus connus mais il ne faut pas omettre toutes les possibilités charnelles : on peut imaginer que les bras, les pieds… soient eux aussi capables d’enthousiasmer une femme comme un homme.