D’où peuvent venir les douleurs ressenties lors de rapports sexuels ? La sexologue Milène Leroy nous explique tout.

QU’EST CE QUE C’EST ?

 Première distinction :

    • la dyspareunie superficielle est présente au moment de la pénétration et se dissipe ensuite.
    • la dyspareunie profonde est ressentie lors d’une pleine intromission et durant tout le rapport intime.

Une dyspareunie superficielle est rarement d’origine organique contrairement à une dyspareunie profonde.

Seconde distinction : La dyspareunie peut être primaire (dès le premier rapport) ou secondaire (après une période plus ou moins longue de rapports sexuels agréables).

DE MULTIPLES CAUSES

– Les dyspareunies peuvent venir de lésions vulvo-vaginales, infectieuses, traumatiques ou trophiques, d’affections du périnée et du petit bassin (mycoses vaginales récidivantes, des infections du col utérin, une atrophie vulvo-vaginale post-ménopausique), de déchirures périnéales suite à un accouchement, de kystes de l’ovaire, d’une endométriose, d’un utérus rétroversé… Les principales causes de dyspareunies étant organiques, il est logique qu’après un traitement adapté, les douleurs disparaissent mais il arrive qu’elles persistent. Elles peuvent alors dépendre d’une appréhension de la pénétration, entraînant une contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin, rendant ainsi la pénétration douloureuse.

La dyspareunie peut avoir une origine psychologique, décrivant par exemple, l’expression somatique d’une peur ou d’une mésentente avec le partenaire. Elle est liée à un récit de vie, à des rencontres, elle peut être continue, régulière ou espacée, recouvrir toutes les expériences sexuelles ou uniquement celles avec certains partenaires ou dans certaines positions. Ce qui rend la douleur insupportable dans ce cas, ce sont les symboles d’une relation en perdition tels qu’un manque affectif, une incompréhension, des conflits latents. L’installation de ces symptômes active généralement des mécanismes de défense, d’évitement, de refus, d’agressivité et même de fausses plaintes n’amenant à terme qu’à une invalidité plus forte.

UN TRAITEMENT EFFICACE

La désensibilisation progressive de la peur de la douleur et la décontraction musculaire lors de la pénétration sont les principales techniques de prise en charge sexologique. L’aide d’un kinésithérapeuthe spécialisé est nécessaire pour la résolution de ce problème.

Il s’agit de déconditionner progressivement la femme de ses appréhensions. La patience, l’écoute du corps, l’aide au mieux-être de la part du partenaire seront utiles pour parvenir à une sérénité et surtout à son rythme, à un retour à la fusion sans aucune gêne.

UNE PROBLÉMATIQUE ÉGALEMENT MASCULINE

On pense que seules les femmes se plaignent de dyspareunie mais les hommes aussi en souffrent !

Pour un homme, la sécrétion des glandes de cooper, (qui met en évidence l’excitation sexuelle) peut ne peut pas être suffisante pour faciliter la pénétration. La persistance d’une technique masturbatoire inadaptée peut aussi les irriter. Messieurs, n’hésitez donc pas à consulter.

LE BÉNÉFICE DU LUBRIFIANT

Le rapport sexuel doit représenter un moment privilégié permettant de développer vos habiletés sensuelles, ce partage charnel ne doit pas être empêché par quelque gêne aux caresses et/ou à la pénétration.

L’utilisation d’un lubrifiant est conseillée. Même si on ne peut se limiter à cette prescription, elle atténue les douleurs physiques. Choisissez un produit qui puisse convenir à vos perceptions sensorielles, tant par la consistance, le goût, la couleur… le lubrifiant pouvant également participer aux jeux de massage sur le corps entier lors d’un moment charnel.