La bisexualité : c’est quoi ? Faire un choix ? Une sexologue nous dit tout.

BISEXUALITÉ : UNE HISTOIRE UNIVERSELLE

Les individus, dans la plupart des sociétés, ont montré des degrés variables de bisexualité. Majoritairement, ce qui est nommé « homosexualité » dans les cultures anciennes est en fait vécu comme une « bisexualité ».

En Grèce ancienne, les hommes ont souvent engagé des relations avec des personnes de même sexe alors qu’ils avaient aussi des épouses. La Rome ancienne, les pays Arabes, la Chine et le Japon, tous affichent des modèles de comportement bisexuel. L’exemple le plus célèbre et militariste est Alexandre le Grand : de nombreuses femmes mais aussi une sexualité active avec son ami proche Hephaestion. Il en est de même avec presque tous les Empereurs Romains et Chinois ou encore les Shoguns de Japon. Cela est vérifiable dans chaque pays et à chaque époque.

BISEXUEL : DÉFINITION

L’association bi’cause définit de manière large ce qu’est la bisexualité. Il s’agit d’une détermination personnelle, qui peut être motivée de manières très diverses pour chaque individu. Une ambivalence sentimentale et/ou sexuelle est d’abord perçue, puis c’est une attirance claire pour les personnes de son sexe au même titre que pour les personnes de l’autre sexe qui se définit.

Les bis se définissent donc ainsi : “Nous aimons vivre nos désirs, nos amours, nos sexualités, nos sensualités avec des hommes et des femmes, de manière conjointe, simultanée ou successive et de façon permanente ou temporaire. Nous assumons notre double attirance affective et sexuelle et vivons sereinement nos amours, homosexuels et hétérosexuels. La condition bisexuelle n’est pas un choix : elle s’est imposée à nous comme l’hétérosexualité s’impose aux hétérosexuels, comme l’homosexualité s’impose aux homosexuels. » (bi’cause)

UN TERME PAS SI BINAIRE…

Le fait d’avoir des relations sexuelles et/ou des fantasmes avec des partenaires des deux sexes ne conduit pas forcément à une détermination de bisexualité. Chaque personne décide de la dénomination de son orientation sexuelle.

Les “bisexuels” peuvent avoir des relations simultanées avec des partenaires de n’importe quel sexe, pratiquer la monogamie en série avec les partenaires de l’un ou de l’autre sexe, avoir des relations amoureuses et/ou sexuelles avec des partenaires unisexe ou pratiquer la chasteté. La bisexualité se réfère donc aux désirs et au concept de soi, pas nécessairement aux comportements amoureux et sexuels passés, présents ou futurs.

A ce titre, nombreux sont ceux qui sont confrontés à la question : suis-je vraiment bi ? Ne suis-je pas plutôt homo ou hétéro ? La réponse n’est pas simple malgré le regard et l’appui insistants d’une société qui estime que chacun doit faire partie d’un groupe sous peine d’être considéré, -au mieux-, comme immature et indécis, -au pire-, comme totalement instable. Ce qui les pousse à vivre leur(s) relation(s) avec des personnes de même sexe de manière plus cachée que leur(s) relation(s) plus normées avec des personnes de sexe opposé.

POURQUOI CATÉGORISER ABSOLUMENT ?

Il est possible d’avoir une vie établie avec un(e) partenaire et de rechercher parallèlement des amours passagères avec quelqu’un de l’autre sexe que son/sa partenaire.

Il est tout à fait envisageable, -dans un droit de disposer de son corps et de son esprit sans aucune culpabilité-, d’avoir en alternance un mode de vie hétéro ou homo selon l’élu/e du moment, tout en ayant le désir d’une relation de couple exclusive. De vivre un temps, le “mode hétéro en couple” tout en appréciant des extras avec un partenaire du même sexe. De vivre selon un “mode de vie homo en couple” mais qui a déjà vécu en couple hétéro et qui envisage que cela peut éventuellement se reproduire. Ou encore d’avoir de multiples relations, homos ou hétéros selon les circonstances. Mais aussi d’envisager uniquement des relations bis en situation de triolisme…

EN BREF, IL Y AUTANT DE RÉPONSES QUE D’INDIVIDUS !

Contrairement aux homosexuels, les bisexuels n’ont pas de communauté d’appartenance, pas de références culturelles spécifiques et peu de visibilité. Ils ne veulent pas s’enfermer dans un ghetto puisque la diversité est l’essence même de la bisexualité. Ils revendiquent l’ouverture, la fluidité et le droit de circuler entre deux clans monosexuels.