Le désir sexuel est en berne au sein de votre couple, et vous craignez que votre relation soit en danger ? La sexologue Milène Leroy nous en dit plus…


« Il ne me désire plus… c’est qu’il ne m’aime plus », « Elle ne me comprend pas, je n’ai pas envie d’elle mais je l’aime quand même ».

La baisse de désir sexuel pour sa partenaire reste un tabou en matière d’intimité. Elle est plus souvent attribuée aux femmes, chez qui elle est socialement et intimement plus acceptée. Le manque d’élan érotique chez un homme est lui, souvent interprété par ses conjointes comme une diminution du sentiment amoureux envers elles.

Trop de raccourcis vis-à-vis d’une situation souvent plus complexe et plus individuelle qu’il n’y paraît.

UNE CONFUSION ENTRE AMOUR, DÉSIR ET ÉRECTION

L’absence, la diminution et la disparition du désir sexuel sont des motifs de consultations fréquents chez les couples. Mais attention aux amalgames.

L’amour et le désir ne désignent pas la même chose. De nombreuses femmes s’accablent de tous les défauts et autres tares si leurs hommes n’ont pas envie d’avoir un rapport sexuel avec elles. Elles s’estiment insuffisamment séduisantes, ou pire… moins aimées par eux. L’élan sexuel, qui est en lien avec la libido n’a pourtant aucun rapport avec les sentiments éprouvés pour quelqu’un. Ce sont bien deux choses distinctes.

Ne pas avoir de désir, c’est ne pas être capable, malgré l’érection, d’avoir des rapports sexuels. L’homme a toutes ses “capacités” mais la vie ou la relation qu’il entretient ne l’amène pas à être dans l’excitation sexuelle génitale vis-à vis de sa complice. Ce qui ne signifie aucunement, encore une fois, qu’il y a un désamour quelconque puisque le désir peut se manifester avec ou sans la présence du sentiment amoureux.

Parallèllement, l’homme, représenté comme puissant et sexuellement fonctionnel, se retrouve également jugé et la femme dévalorisée si il n’est pas en mesure d’avoir une érection permettant la pénétration. Parfois, la difficulté érectile est une conséquence de la baisse du désir au sein du couple mais cela peut également être dissocié. Ne pas réussir à avoir d’érection peut révèler un problème organique, psychique… Le cercle vicieux prend forme quand l’homme confronté à des problèmes d’érection évite sa partenaire, celle-ci se sentant moins désirée et désirable.

LE CERVEAU COMME PREUVE IRRÉFUTABLE

Des études ont prouvé que le cerveau ne réagit pas au même endroit pour ce qui est d’un désir sexuel et pour la révélation d’un sentiment. Lorsque des hommes et des femmes regardent des images érotiques, ou des photos de l’être aimé, des zones spécifiques sont stimulées.

Il est constaté que la partie activée par le désir sexuel est la même que celle qui s’anime pour tout ce qui est agréable, comme la nourriture par exemple. Celle activée par l’amour est la même que celle associée aux addictions (drogues, alcool…). Le désir serait plutôt une “récompense” là où l’amour est une “habitude”.

UN RETOUR PROGRESSIF DE L’INTIMITÉ

Le sentiment amoureux perdure si chacun parvient à s’adapter, à se réequilibrer après avoir traversé diverses épreuves ensemble. Brutal ou progressif, il est le noyau central de l’intimité et de la complicité du couple. Et il continue à s’enrichir grâce à l’investissement et à l’admiration que l’on a pour l’autre. Lorsque le trouble du désir s’installe, les conflits prennent place et c’est le coeur même des fondations du couple qui est heurté.

Il est important de consulter un sexologue afin de comprendre comment raviver le désir. En attendant, voici quelques conseils :

  • Apprenez à distinguer l’amour, le désir sexuel et l’érection.
  • Vivez votre réalité et non le rêve d’un couple en devenir.
  • Recréez une complicité via des envies mutuelles.
  • Séduisez-vous à nouveau.

Ramenez au fur et à mesure une sexualité agréable au sein du couple.