Vous ne savez pas comment réagir face aux troubles érectiles de votre partenaire ? Voici les conseils de la sexologue Milène Leroy.


Les difficultés érectiles, aujourd’hui moins confidentielles de par leurs prises en charges (notamment médicamenteuses) ont amené à de nombreux questionnements et analyses. Mais qu’en est-il de leurs partenaires ? Que ce soit occasionnel ou régulier, les dysfonctions perturbent aussi les femmes. Quelle est leur influence dans la survenue ou le maintien de ces troubles chez l’homme ? Comment aider l’autre ? Quel rôle avoir ? Quels mots utiliser ?…

LES RÉACTIONS HABITUELLES

Les causes des troubles de l’érection sont nombreuses : du simple stress au coup de fatigue, en passant par des troubles organiques ou des causes neurologiques. On estime qu’une femme sur quatre a déjà été confrontée à des dysfonctions de l’érection au cours de sa vie sexuelle. Dans une majorité des cas, elles sont “victimes” et pas “initiatrices”.

On peut présupposer de manière idéaliste que les femmes sont bienveillantes et soucieuses des problématiques sexuelles de leurs compagnons. Certaines, en effet, prennent à coeur ce qui peut être source d’angoisse et de dévalorisation pour l’être aimé.

D’autres sont fatalistes, égoïstes voire soulagées car la sexualité était devenue un devoir ou une corvée.

Mais elles peuvent également être usées, fatiguées, lassées, désinvesties voire infidèles. Une réalité due au fait que la femme est concernée par cette complication relationnelle qui peut la frustrer et l’éloigner, à terme, de son partenaire. Il est donc important que sa parole soit prise en compte, il s’agit d’une affaire de duo.

Chacune a ses ressources, sa raison… parfois de laisser courir.

UNE PROBLÉMATIQUE DE COUPLE

Pour l’homme, le tourment est présent quoi qu’il arrive. Il se questionne donc sur les attitudes de sa femme, quelles que soient ses réactions. Malgré l’apparente banalisation du sujet, il y a souvent beaucoup de présupposés au sein du couple. De nombreux non-dits et croyances sont présents pour les deux sexes.

La consultation de couple, au moins pour quelques séances est généralement bénéfique afin que chacun prenne ses responsabilités, comprenne le rôle qu’il a à jouer et les comportements qu’il peut adopter pour améliorer une situation souvent difficile. On ne peut pas isoler le traitement des dysfonctions érectiles de tout environnement affectif. Il est source de perturbation ou d’harmonisation du couple.

Le sexologue questionne sur les raisons des troubles : A quels moments sont-ils apparus ? Y a t’il une sensation de peur, d’échec ?… Quelles sont les interactions actuelles entre les amants ? Quels sont les griefs ?

Le nouvel équilibre intime et relationnel sera donc facilité par la volonté de se retrouver, de communiquer, de revivre l’attrait érotique, d’avoir des attentes réciproques… ou handicapé par d’autres facteurs comme les conflits, les relations extraconjugales, la baisse de désir…

COMMENT UNE FEMME PEUT-ELLE RÉAGIR AU MIEUX ?

Alors comment agir au mieux ? « Pour la femme, il convient d’agir avec empathie et d’être à l’écoute de son partenaire. Trouver les bons mots pour rassurer l’homme en lui rappelant que la sexualité ne se limite pas uniquement à la pénétration, mais peut trouver une nouvelle dimension lors des préliminaires. » Pour vous Mesdames, le mot d’ordre est donc de dédramatiser sans remettre en cause sa virilité. Ne culpabilisez pas non plus, votre sex-appeal n’est pas en cause ! Ne tentez pas de lui mettre la pression en multipliant les assauts mais invitez-le plutôt à découvrir d’autres chemins vers le plaisir, tout en le rassurant sur la constance de votre désir. La tâche ne sera pas toujours facile car l’homme a parfois tendance à se replier sur lui-même.

Pour vous Messieurs, il n’est pas nécessaire de vous acharner à tout prix sur une érection défaillante. L’énervement et l’angoisse ne devraient pas améliorer les choses. Sachez que vos caresses, vos massages et vos baisers peuvent procurer à votre partenaire beaucoup de plaisir. D’autre part, n’en tirez pas de conclusion hâtive, ce n’est pas le début de la fin, 42 % des hommes reconnaissent avoir connu une telle défaillance.