L’excitation féminine, un sujet complexe abordé par la sexologue Milène Leroy

L’EXCITATION SEXUELLE FÉMININE

La réaction sexuelle génitale du corps féminin n’est pas suffisamment connue de toutes (et tous). Pourtant, cette base cognitive et physiologique ne peut que permettre de faire évoluer son propre plaisir et la relation érotique avec un/des partenaire(s). Se comprendre, se découvrir, c’est envisager une sexualité – au minimum satisfaisante, au mieux épanouissante – ! Une fois de plus, il faut mentaliser pour ressentir.

Chez les couples hétérosexuels, se pose souvent la question du timing. Pour une majorité, il est sous-entendu que l’homme doit atténuer ses poussées sensorielles là où une femme doit se concentrer pour avoir des sensations agréables plus rapidement.

La volonté suprême de nombre d’entre eux étant la jouissance mutuelle et de manière synchronisée. Extrêmement complexe à vivre si l’on ne prend pas en compte le processus d’excitation sexuelle génitale de chacun. Notons que l’accès à l’orgasme ne dépend pas que de facteurs physiques ! Les modifications émotionnelles journalières ont un impact direct sur la capacité à lâcher-prise et sur le bon déroulement de l’activité charnelle.

LE PROCESSUS FÉMININ D’EXCITATION SEXUELLE GÉNITALE

Voici donc ce qui pourrait vous permettre d’enjoliver votre intimité :

  • L’excitation est tout d’abord déclenchée parune stimulation tactile, visuelle ou imaginaire :

Plus la stimulation correspond aux codes d’attractions sexuels de la femme (qui concernent les 5 sens : par exemple une tonalité de voix, un type de baiser…) plus sa réaction génitale augmente. Cette phase peut être interrompue par un tout autre code qui serait, à minima neutre, au pire, rédhibitoire. Afin d’éviter cette coupure érotique, il est essentiel de communiquer sur ses envies réciproques.

L’excitation sexuelle génitale se traduit par une lubrification vaginale débutant entre 10 et 30 secondes environ après la stimulation et par un afflux de sang dans le vagin. Il est à noter que cette réaction est identique pour les femmes ayant subit une ablation des organes reproducteurs ou ayant un vagin artificiel.

  • La phase plateau prend alors place si la stimulation continue :

Lors de cette période, la tension sexuelle est à son apogée. Sa durée va dépendre de l’ »efficacité » de la stimulation. Si les effets sont peu encourageants ou nuls, une période de résolution (baisse du désir jusqu’au retour habituel neutre) peut faire surface.

Lors de cette phase plateau, la congestion est tellement importante que l’afflux de sang diminue dans la vagin, les parois du vagin s’épaississent, c’est la plate-forme orgasmique. Les petites lèvres sont de plus en plus engorgées, elles sont d’un rouge plus intense.

  • L’orgasme libère de toutes les sollicitations accumulées durant les phases antérieures :

Cette apothéose se traduit par des contractions au niveau de la plate-forme orgasmique puis pratiquement au même moment dans toute la zone vaginale et utérine. Elles se succèdent à environ 0,8 seconde d’intervalles et leur nombre peut varier de 3 à 15, leurs fréquences et leurs intensités diminuant après les premières. La respiration est 3 fois plus rapide, les battements du cœur 2 fois plus et la tension artérielle augmente à peu près d’un tiers de sa valeur initiale.

  • La phase de résolution ramène chaque organe dans l’état dans lequel il se trouvait avant l’excitation sexuelle génitale :

Le vagin descend et reprend sa taille et sa position habituelles, les petites et grandes lèvres dégonflent. Contrairement aux hommes, si la femme est à nouveau stimulée, elle peut avoir un ou plusieurs autre(s) orgasme(s).