Sexologie-couple

Les femmes sexologues : Résumé de mon Mémoire de Sexologie

Pourquoi sont-elles de plus en plus nombreuses dans l’approche didactique et thérapeutique de la fonction érotique ? Présentent-elles une spécificité dans l’approche sexologique ?

Mon hypothèse étant : « Le genre féminin modifie t’il le contenu et le déroulement de la consultation sexologique ? »

J’ai interrogé 38 femmes dans toute la France, âgées de 35 à 68 ans, s’intitulant sexologue, sexothérapeute, psycho-sexologue…médecin ou non-médecin et exerçant à titre exclusif ou exerçant parallèlement un autre métier.

Le but étant de comprendre leurs intérêts, leurs attirances pour cette activité mais aussi leur manière d’exercer, leurs approches des patients masculins et féminins, si leurs qualités “dites féminines” sont plus en accord avec ce qu’attendent les patients d’une consultation.

Il est aussi intéressant de savoir si les hommes sexologues doivent se désister au profit de femmes sexologues (et inversement) face à certaines problématiques ou face à certains patients.

A travers ces témoignages de femmes sexologues, on distingue un paradoxe à travers deux pans significatifs de la profession.

D’un côté, on remarque l’émancipation de ces femmes à travers un métier qui les porte vers une connaissance d’elles-mêmes, de leurs corps et de l’autre une profession qui est encore connotée à travers une reconnaissance trop fragile (notamment pour les non-médecins) et qui les amènent généralement à une invisibilité sociale dans la négation publique de leur activité. Leur volonté de s’affirmer socialement en tant que femme sexuellement épanouie est encore trop effacée par le jugement hâtif et ignorant de la sexologie et de tout ce qu’elle apporte à un individu qui s’y consacre.

Parallèlement, pour les femmes sexologues, même en affirmant que l’égalité des compétences professionnelles ne doit pas dénigrer les hommes dans ce métier, elles signalent majoritairement qu’il était juste qu’elles s’imiscent dans cette profession, -qui s’est féminisée de manière évidente en même temps que les autres professions de la sphère professionnelle de soins-, puisqu’elles estiment être plus compétentes que les hommes dans cette discipline.

Travaillant en relation directe avec l’intime (en tant que sages-femmes, qu’infirmières…), les femmes “soignantes” comme les “soignées” n’abordaient jamais la sexualité autrement qu’à travers des termes de douleurs ou de dysfonctions.

Mais avec la reconnaissance de la fonction érotique, cette sphère privée à travers la notion de plaisir, trop longtemps annihilée a fait place chez ces duos de femmes. De nombreuses femmes sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmières, médecins…sont aujourd’hui également sexologues…

Par ailleurs, elles soulignent qu’elles sont plus à mêmes de correspondre aux démarches thérapeutiques en sexologie qui reflètent davantage leurs valeurs « dites féminines ». Elles estiment ne pas empiéter un terrain masculin, pour elles la sexologie se dévoile, enfin, à travers l’empathie féminine qui est plus à même de correspondre aux problématiques et aux attentes qu’ont les patients.

D’autant qu’à travers leurs discours, elles insistent sur le fait que les patient(e)s sont plus à même de venir les consulter : les femmes cherchent leur double à travers elles et les hommes le non jugement, la mère, la confidente qu’elles renvoient à travers le transfert, souvent maternel.

Elles pensent qu’au-delà de leur propre sexuation, c’est aussi la personnalité du patient qui est en jeu et parfois au-delà de son sexe, elles admettent qu’un homme en manque de repères masculins puisse avoir besoin de consulter un homme comme une femme se rapprochera d’un homme pour comprendre ses propres mécanismes.

Pour affirmer tous ces dires, elles n’omettent pas qu’avant tout, cette activité exige d’elles un long travail de recherches personnelles et théoriques qui leur permet à travers leur continuum érotique de pouvoir maîtriser la question de la jouissance.

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